La Liste, guide gastronomique digital de référence, a remis ses Prix Spéciaux Pâtisserie 2025.

Tendances du palmarès
Les 11 catégories de Prix Spéciaux LA LISTE récompensent cette année 36 chefs pâtissier.es et propriétaires d’établissements répartis dans 18 pays.
Un palmarès qui la célèbre la créativité, l’entrepreneuriat et une nouvelle génération de talents féminins de la pâtisserie internationale
· Un palmarès plus que jamais mondial, un zoom français en régions : 18 pays sur 5 continents — La Liste a aussi choisi de mettre les projecteurs sur 16 lauréats France, notamment en région pour les prix des Meilleures Ouvertures et des Meilleures Pâtisseries à Découvrir.
· Une avancée majeure pour les femmes : Pour la première fois, les femmes représentent 60 % des lauréats — un tournant attendu qui marque une révolution positive de leur reconnaissance sur la scène pâtissière. Sur les 16 lauréats français, c’est aussi 60% de pâtissières et femmes copropriétaires.
· Londres à l’honneur : la capitale britannique brille avec trois distinctions majeures, Claridge’s ArtSpace Café mené par Thibaut Hauchard (Meilleure Pâtisserie au monde), l’audacieuse Lily Jones, Lily Vanilly (Talent de l’année) et l’ouverture remarquée de Scoff au Savoy.
· Le Tea Time, terrain de création : Du « Goûter » à la française de Jessica Préalpato à l’Afternoon Tea raffiné de Jonathan Soukdeo au Butterfly Room du Rosewood Hong Kong, le tea time s’impose comme un véritable moment de gastronomie et un axe stratégique dans l’hôtellerie haut de gamme.
· L’entrepreneuriat au cœur du métier : Ouvrir sa propre pâtisserie reste le rêve ultime — qu’il s’agisse d’un projet familial, d’une aventure entre amis ou de l’aboutissement d’un parcours en restauration. Le palmarès 2025 met en lumière des entrepreneurs engagés, ayant fait des choix de vie forts pour exprimer pleinement leur vision.

Les lauréats majeurs de l’édition 2025
Maxime Frédéric, chef pâtissier du Cheval Blanc Paris, des Cafés Louis Vuitton et de la nouvelle pâtisserie PleinCœur, est sacré Pâtissier le plus créatif au monde.
Iginio Massari, Grand Maestro de la pâtisserie italienne, reçoit le Prix d’Honneur.
Le titre de Meilleure Pâtisserie au monde revient à Claridge’s ArtSpace Café à Londres, dirigé par Thibaut Hauchard.

Le Prix du Meilleur Afternoon Tea est partagé entre Jessica Préalpato au San Régis à Paris et Jonathan Soukdeo au Rosewood Hong Kong.
Pooja Dhingra, pionnière en Inde, est récompensée comme Pastry Game Changer.
Enfin, Yazid Ichemrahen, entre Paris et le Moyen-Orient, et l’équipe des French Bastards à Paris remportent ensemble le Prix de l’Innovation en Pâtisserie dans deux styles différents mais représentatifs du champ des possibles dans les réussites de l’année.
LA LISTE sélectionne, classe et célèbre non seulement les meilleurs restaurants et hôtels, mais aussi les meilleures pâtisseries du monde, tout en défendant la diversité de la gastronomie à travers le monde.
Plus que jamais, LA LISTE se positionne comme le guide digital de voyage culinaire le plus global et sélectif. Sa méthode inspirée de l’intelligence artificielle en agrégeant plus de 1000 sources culinaires se veut inclusive, objective et experte. Ses classements de restaurants et hôtels sont algorithmiques, les prix spéciaux un choix éditorial volontairement éclectique.
L’engagement de LA LISTE envers le monde de la pâtisserie s’exprime avec sa sélection des meilleures pâtisseries du monde, un projet unique listant désormais plus de 3000 pâtisseries, boulangerie-pâtisserie, salons de thé, restaurants de desserts… dans l’application mobile de LA LISTE au même titre que les restaurants et les hôtels.
Parallèlement à ce palmarès, LA LISTE organise un Forum International de la pâtisserie, une conférence sur les tendances de la pâtisserie avec des pionniers de l’industrie en collaboration avec Pierre Hermé, lauréat du Prix d’Honneur 2023.
Les tendances internationales de la pâtisserie 2025
1. Une révolution douce : de parent pauvre à pilier de la gastronomie contemporaine
Pendant des décennies, le dessert occupait une place subalterne dans le menu gastronomique. Dernier maillon après une succession de plats salés ambitieux, il n’était qu’un point final mineur. Une exception visionnaire fut Jacques Maximin au Negresco, qui imposa dès les années 1980 une autre vision : celle d’un dessert conçu en binôme créatif avec Jacques Torres, alors jeune pâtissier, futur star à New York.
Aujourd’hui, cette vision s’est généralisée. Le dessert est devenu un moment de signature à part entière, souvent plus photographié, partagé et commenté que les plats principaux. Il est désormais au cœur de l’expérience client – un levier d’image.
2. Cartographie mondiale des influences pâtissières
France : Matrice historique en quête de renouvellement
La France reste le centre de gravité en termes de formation, lexique et prestige (École Ferrandi, Le Cordon Bleu, MOFs…). Mais son leadership est fragilisé. De jeunes talents brillants partent entreprendre ailleurs, rebutés par le poids des normes, les loyers élevés, et l’inertie numérique. Le pays excelle encore dans le segment palace (Ritz, Meurice, Plaza) mais peine à générer des concepts exportables.
Monde anglo-saxon : la pâtisserie comme start-up
Londres, New York, Melbourne… On y voit naître des modèles entrepreneuriaux agiles, centrés sur le mono-produit, le branding fort, l’omniprésence digitale. La pâtisserie devient un produit lifestyle – financé par des investisseurs venus du marketing. Le dessert y est une marque à part entière, scalable et vendable.
Asie : intégration technique et accélération stratégique
Le Japon et la Corée du Sud ont hissé la pâtisserie au rang d’art zen : précision technique, esthétisme minimaliste, palette aromatique subtile. Des chefs formés à Paris y ouvrent des enseignes ultra-soignées.
La Chine se positionne en vitrines du luxe pâtissier – mais de manière contrastée :
En Chine, les grandes villes accueillent quelques maisons de très haut niveau.
Mais le marché reste dominé par des enseignes « occidentalisées » aux produits très chimiques, mimant les formes mais non les recettes (par exemple, des entremets « mangue-pistache » sans mangue ni pistache).
On observe aussi des fusions étranges dans les chaînes locales, comme des chaussons aux pommes farcis à la saucisse, témoignage d’une appropriation encore expérimentale du registre sucré occidental.
Moyen-Orient & Asie du Sud-Est : vitrines hôtelières du luxe international
Dubaï, Doha, Bangkok ou Jakarta investissent massivement dans des concepts ultra-premium, souvent hébergés dans des palaces ou portés par de grandes chaînes hôtelières. La pâtisserie y devient un outil de distinction culturelle et d’hospitalité raffinée.
3. Reconversion, starification, mutation : les nouvelles dynamiques du métier
Reconversion massive et storytelling de la transformation
Un tiers des élèves dans les écoles de pâtisserie sont des adultes en reconversion, parfois issus du marketing, de la finance ou du design. Leur récit de « changement de vie » devient un outil de storytelling marketing, légitimant leur démarche entrepreneuriale tout en attirant une clientèle aspirante.
Starification numérique du pâtissier
À l’image de Cédric Grolet, le pâtissier devient une figure publique plus exposée que le chef de cuisine. Instagram, TikTok, et les masterclass en ligne permettent une visibilité inédite. Cette hypervisibilité ne traduit pas nécessairement une révolution gustative, mais redéfinit profondément la perception du métier.
Modèles de croissance fragiles
Boutiques mono-produit, collaborations avec des maisons de luxe, formats nomades, ateliers digitaux… Les modèles économiques se diversifient, mais la rentabilité reste difficile à atteindre : beaucoup ferment dans les deux à cinq ans. Le secteur pâtissier reste capitalistique, exigeant, et hautement concurrentiel.
4. La pâtisserie, atout stratégique pour l’hôtellerie et la restauration haut de gamme
Dans les palaces : levier d’image et d’expérience client
Petit déjeuner sur-mesure, tea time stylisé, boutique pâtissière interne, dessert à l’assiette comme signature visuelle : la pâtisserie devient un outil de communication puissant, autant qu’un vecteur de différenciation dans l’univers ultra-compétitif de l’hôtellerie de luxe.
Dans la gastronomie : du point final au point culminant
Le dessert n’est plus conçu comme une fin douce, mais comme un point d’orgue scénographique. On y retrouve la même rigueur que dans un plat salé : structure, texture, température, contraste, esthétisme… Le dessert devient une pièce de haute couture culinaire, codée avec autant de précision qu’un plat principal.
5. Entre artisanat revendiqué et réalités industrielles : l’esthétique du faux
Derrière les discours sur le terroir et la saisonnalité, les coulisses racontent une autre réalité. Colorants, arômes de synthèse, texturants industriels sont omniprésents, même dans les palaces. Ils assurent stabilité, intensité visuelle et rentabilité. Le storytelling reste artisanal, mais les fiches techniques racontent une autre histoire.
On parle désormais d’ »esthétique du faux » : mangue sans mangue, pistache sans pistache, fruits rouges sans fruits. Ce paradoxe devient un enjeu stratégique : entre sincérité gustative, exigence sanitaire et nécessité marketing, les marques pâtissières devront choisir leur voie.
6. Résumé : carte mondiale des styles pâtissiers en 2025
France : formation, tradition palace, légitimité technique mais retard entrepreneurial
UK & USA : branding, digitalisation, concepts mono-produit et évolutifs, palace pour l’UK
Japon & Corée : esthétique zen, précision technique, fusion subtile
Singapour & Chine : luxe pâtissier (Singapour), contrastes extrêmes entre haut de gamme et faux produit
Moyen-Orient : vitrines hôtelières, investissement image, “palace-driven »
Australie : hybridation, formats retail, adaptation culturelle souple.
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