Quand vous êtes confinés et que le stress peut vous pousser vers des plats gras et sucrés, Alain Ducasse, vient chez vous avec sa cuisine « naturaliste », imaginée pour un palace et qui « descend dans la rue » en temps de crise.
Le concept de la « naturalité », qui bannit la viande et réduit au minimum le beurre, ces socles de la cuisine traditionnelle française, a été conçu il y a six ans pour le restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée à Paris, 3 étoiles MICHELIN, fermé depuis le deuxième confinement après une brève réouverture.
Préparé avec les mêmes produits qu’au Plaza par le chef de ce restaurant, Romain Meder, le menu baptisé Naturaliste est désormais livré à Paris pour un prix moyen de 22 euros. Une offre à emporter qui s’ajoute à celles de pâtés, foie gras ou joues de bœuf aux lardons des bistrots traditionnels d’Alain Ducasse qui livraient déjà lors du premier confinement. « C’est le moment de prendre soin de la planète, manger de manière éthique et durable », déclare Alain Ducasse.
« Le stress peut nous orienter vers les nourritures grasses, trop salées, trop sucrées, trop tout. C’est le moment de faire attention, d’où cette orientation vers la naturalité » pour un plus grand public » déclare Alain Ducasse, couronné de 21 étoiles pour ses restaurants à travers le monde.
C’est dans les cuisines du bistrot parisien Aux Lyonnais que Romain Meder concocte le menu « Naturaliste », végétal avec un peu de poisson, et où maïs ou pois chiche, aliments en conserve, banals dans l’imaginaire collectif, sont anoblis.
Un des plats est construit autour de la carotte, son légume fétiche, qu’il travaille dans son intégralité, comme au Plaza Athénée.
« Je pars du principe que la carotte ne peut pas être servie sans les fanes parce qu’elles font partie du goût de la carotte », explique Romain Meder. Les épluchures serviront à faire une limonade qui, réduite, donnera un caramel un peu acide. Déshydratée, réhydratée, fermentée ou cuite en papillote avec des algues : « Avec une carotte, on arrive à faire des goûts puissants, des plats qui ont beaucoup de caractère », dit-il.
Pareil pour la pomme de Jessica Préalpato, l’un des derniers desserts créés pour le palace. « Je ne l’ai pas coupée comme j’aurais pu le faire avant, en petits morceaux (…). Vous avez une pomme qui arrive, travaillée bien sûr, déshydratée, réhydratée avec un condiment à l’intérieur », raconte-t-elle.
Une version plus radicale encore de la « desseralité », déclinaison de la « naturalité » pour le dessert, qu’elle conçoit avec très peu de sucre, juste comme un assaisonnement.
Si cette haute gastronomie est en hibernation pendant la crise sanitaire, Alain Ducasse croit qu’elle aura toujours sa place. « C’est comme la haute couture. Une des raisons d’être de la gastronomie, c’est la haute gastronomie. Et la haute gastronomie française est pour l’essentiel le flagship (porte-drapeau) de la gastronomie mondiale ».
En attendant, le chef tente de démocratiser ses bistrots, à l’image d’Allard à Saint-Germain-des-Prés où il a invité à la mi-octobre Alexia Duchêne, 24 ans, demi-finaliste de l’émission de M6 Top Chef. « Je lui ai dit: on te donne les clés, tu fais ce que tu veux », raconte Alain Ducasse.
Elle y propose un menu autour de 30 euros à midi et à 60 euros le soir, bien en dessous du ticket habituel, pour attirer un public jeune parisien en absence des touristes, un projet actuellement en suspens à cause du confinement.
Retrouvez les offres de vente à emporter et de livraison des restaurants d’Alain Ducasse sur : https://www.ducasse-paris.com/fr. Pour découvrir notre sélection de restaurants parisiens du Guide MICHELIN qui proposent vente à emporter et livraison à domicile, rendez-vous ici.
Info ETX Studio – Photos : Hector Retamal, AFP, Alain Ducasse et Pierre Monetta/Allard.