Les producteurs français, essentiellement installés le long de la Garonne en Aquitaine, revendiquent avec 43 tonnes produites en 2019 la troisième place mondiale derrière la Chine et l’Italie.
Caviar ou foie gras pour le réveillon? Peu importe, à condition que les agapes soient françaises. A quelques semaines des fêtes de fin d’année, ces deux filières de production, terrassées par la fermeture des restaurants, appellent au patriotisme de l’assiette, pour sauver leur année.
« La crise sanitaire et ses répercussions économiques ont un impact considérable sur la filière aquacole du caviar qui voit ses marchés privilégiés, la restauration et le tourisme, se fermer », souligne un « manifeste » publié cette semaine par les producteurs de caviar français.
« La survie du secteur est en jeu et il y a urgence »: les producteurs français, essentiellement installés le long de la Garonne en Aquitaine, revendiquent avec 43 tonnes produites en 2019 la troisième place mondiale derrière la Chine et l’Italie. Ils implorent les consommateurs de choisir des œufs d’esturgeon français pour les repas de fête et déplorent que 40% du caviar consommé en France soit chinois.
Pour les producteurs de foie gras, qui réalisent 70% de leurs volumes de vente annuels durant le mois de décembre, la fin d’année risque aussi d’être délicate.
Car les restaurants et les chefs écoulent sur l’année 40% de la production française de foie gras. Du coup, la filière compte sur le grand public et la distribution pour ce Noël de pandémie « inédit ».
Ayant pris les devants, les producteurs ont adopté des petits conditionnements de 100 à 150 grammes, pour des repas en petits comités. Une campagne de communication dans les médias a été lancée autour du thème « le foie gras, exceptionnel à chaque fois ».
Après avoir lancé un logo collectif « Foie gras de France », « Magret de France » et « Confit de France » pour rassurer les consommateurs sur les méthodes d’élevage et de gavage des canards, l’interprofession inaugure cette année une plateforme interactive pour permettre à chacun de trouver des producteurs locaux à la ferme ou en livraison.
Mais la filière est sur la corde raide, échaudée par l’impact de la grippe aviaire deux années consécutives, en 2015-16 et 2016-17, puis d’une chute des ventes de 10% en 2019 liée aux restrictions sur les promotions imposées par la loi Alimentation – pourtant destinée à soutenir les producteurs.
Le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (CIFOG) rappelle que la filière fait vivre 30.000 familles dans les zones rurales et représente près de 100.000 emplois directs et indirects dans cinq régions: Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne, Pays de Loire, et Alsace.
Plus globalement, la présidente du premier syndicat agricole FNSEA Christiane Lambert avait lancé mi-novembre un appel aux Français pour « sauver le soldat Noël » et « garder une place dans leur budget pour les bons produits français »: 100% des ventes de chapons se font au moment des fêtes, avait-elle rappelé.
Source ETX Studio/AFP – Photos © darkbird77 / IStock.com © shutterstock/margouillat