Disputée dans le superbe cadre pittoresque des montagnes Rocheuses depuis 1916, Pikes Peak International Hill Climb est l’une des plus anciennes compétitions automobiles aux États-Unis. Si ce monument a connu moult évolutions en un siècle, la course de côte la plus célèbre au monde figure désormais parmi les plus beaux défis sportifs. Un défi iconique qu’Alpine et les équipes de Signatech ne pouvaient refuser, en s’engageant pour la première fois de leurs histoires respectives à l’assaut de cette course vers les nuages.
En raison du format atypique de l’événement, l’écurie prenait la direction de Pikes Peak ce dimanche à trois heures du matin. Quatrième au scratch des essais qualificatifs pour sa première apparition, Alpine se préparait à s’élancer dans un plateau plus relevé pour son unique montée intégrale de 19,93 km. Engagée en Pikes Peak Open, la catégorie offrant la plus belle diversité, Alpine abordait cet instant fatidique avec humilité face aux spécialistes de l’épreuve rythmée par 156 virages avec un départ à 2865 mètres et une arrivée à 4301 mètres d’altitude.
À 8h41, Raphaël Astier était installé dans le baquet de l’Alpine A110 Pikes Peak. Fluide, propre et offensif, il se montrait lucide au long de l’ascension malgré une mécanique, un organisme et des nerfs soumis à la raréfaction de l’oxygène, la menace des ravins, la poussière sur la route et le soleil aveuglant dans les courbes.
Misant sur sa régularité et la constance de sa monture et d’une belle offensive dans le troisième secteur grâce à une gestion parfaite de ses pneumatiques Michelin, le Français bouclait la montée en 9’17’’412… Soit plus de six secondes plus vite que sa marque personnelle établie avec une Porsche lors de l’édition 2019. Surpassant les espoirs d’Alpine et Signatech, il battait même l’ancien record de la catégorie Pikes Peak Open détenu par Peter Cunningham et son Acura pour plus de sept secondes !
Alpine signait ainsi un succès retentissant en battant le record de la catégorie Pikes Peak Open et se classant au deuxième rang de cette classe. Les Bleus montaient également sur la troisième marche du podium général dès leur première participation.
Grâce à cette performance exceptionnelle, Alpine affichait une fois de plus toute sa polyvalence en devançant plusieurs concurrents engagés dans des classes beaucoup plus ouvertes, et donc plus éloignées des modèles routiers. En précédant plusieurs prototypes, monoplaces et concepts présents en Unlimited ainsi que toutes les autres GT inscrites en Pikes Peak Open et Time Attack 1, Raphaël Astier et la marque au A fléché terminaient aussi au premier rang parmi les voitures de grande série à motorisation thermique tout en s’immisçant parmi les pilotes ayant monopolisé les huit dernières éditions de Pikes Peak.
Un projet né en moins de six mois
Lancé à la fin de l’automne 2022, le projet s’est appuyé sur la relation forte entre le bureau du design Alpine et les ateliers de Bourges, dont la réactivité a été cruciale pour concevoir une voiture dédiée à l’événement en des temps records.
Basée sur l’A110 GT4 Evo, l’Alpine A110 Pikes Peak est une véritable œuvre d’orfèvre avec l’ajout d’appendices aérodynamiques et l’accueil d’un moteur de près de 500 chevaux développé spécifiquement pour appréhender les spécificités de cette épreuve unique. Le travail sur le poids permettait également d’abaisser sa masse à 950 kg, sans oublier l’apport de partenaires de premier plan, dont Elf, Michelin, Oreca et ALP Racing Suspension.
Après des tests spécifiques en circuit et des spéciales sinueuses de rallye, les Bleus se rendait à Val Thorens pour en faire de même en altitude. Dans la foulée, l’Alpine A110 Pikes Peak rentrait à Bourges pour une révision avant de s’envoler fin mai pour les États-Unis.
Deux semaines de découverte
Arrivée aux États-Unis le 5 juin, l’écurie établissait son camp de base dans des ateliers situés à Colorado Springs. Après les premiers essais et différents tests de validation en France, un déverminage avait lieu au Pikes Peak International Raceway avant les premiers tours de roues de l’Alpine A110 Pikes Peak sur la montagne éponyme les 9, 10 et 11 juin.
Déjà fort de quatre départs et d’un record de catégorie à Pikes Peak, Raphaël Astier – vainqueur de la Coupe FIA R-GT avec l’Alpine A110 Rally en 2022 – reprenait également ses marques pour la première fois depuis 2021. Immédiatement positif, le Français travaillait étroitement avec les ingénieurs et mécaniciens de Signatech pour poursuivre la mise au point de la voiture dans cet environnement unique, et ce sur différentes typologies : portions rapides en bas, virages lents et épingles dans le secteur intermédiaire, et haute altitude.
Une préparation crescendo
La semaine de course était lancée dès lundi 19 juin avec les vérifications administratives et techniques du Tom Osborne Community Day. Après une ultime révision, l’Alpine A110 Pikes Peak poursuivait son acclimatation et sa découverte des subtilités de l’épreuve, dont son format spécifique d’essais officiels.
Chaque jour, la voiture, Raphaël Astier et l’équipe technique ne pouvaient défier qu’une des trois sections de l’ascension peu après le lever du soleil, soit entre 5h30 à 8h30 du matin. Les acteurs du projets découvraient d’abord la partie haute de la montagne, formée de courbes rapides, de bosses et de précipices. Dans le froid et le vent, les deux passages de Raphaël Astier permettaient de travailler sur les réglages et le moteur en altitude pour s’offrir la deuxième place en Pikes Peak Open et le chrono de référence parmi les blocs thermiques.
Mercredi, le travail continuait au pied du sommet. Le Français y réalisait trois tentatives pour affiner le comportement de l’Alpine A110 PIkes Peak sur une portion exigeante envers le châssis et établissait le troisième temps de sa catégorie. Le lendemain, la séance sur la section intermédiaire était décalée au vendredi compte tenu des conditions météorologiques et du brouillard. Sur cette partie composée d’épingles, Raphaël Astier se montrait à l’aise lors de ses cinq runs en se hissant à nouveau parmi les leaders du Pikes Peak Open.
Forts de leurs essais positifs marqués par une progression constante et une fiabilité sans faille, les ingénieurs et mécaniciens peaufinaient les ultimes détails en préparant une dernière fois la voiture. Après une analyse finale des données et des caméras embarquées, l’écurie partait à la rencontre des dizaines de milliers de spectateurs charmés par l’Alpine lors du Fan Fest dans le centre-ville de Colorado Springs.
Comme le dicte la réglementation, l’Alpine A110 Pikes Peak passait ensuite la nuit à la belle étoile avant l’heure de vérité. L’histoire était en marche et s’écrivait lors d’un passage haletant bouclé en 9’17’’412 seulement…
Démontrant tout son panache, sa soif d’apprentissage et son savoir-faire hors du commun dans cette aventure inédite, Alpine a ainsi fait forte impression outre-Atlantique et donne déjà rendez-vous pour de nouveaux défis inspirants dans le monde de l’automobile et du sport automobile !
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Source et visuels © Alpine.