Le réchauffement climatique menace la production de vins. Toutefois, certaines variétés de vignes présentent des propriétés qui pourraient mieux résister au réchauffement climatique.
Pourra-t-on encore déguster un Xérès, un Montepulciano ou un Côtes-de-Provence d’ici 2050 ? Le réchauffement climatique menace la production de vins. Toutefois, certaines variétés de vignes présentent des propriétés qui pourraient aider à faire face au réchauffement climatique.
En février dernier, une recherche internationale parue dans la prestigieuse revue PNAS déjà passait en revue les types de raisin susceptibles de mieux affronter la crise climatique. Ces cépages font l’objet d’une nouvelle recherche américaine parue dans le Journal of Experimental Botany et réalisée par une équipe de chercheuses de l’université de Californie, à Davis.
Afin de déterminer si nous pourrons continuer à déguster du vin de qualité dans les décennies à venir, les chercheuses ont passé à la loupe 34 variétés de raisin situées en Europe (France, Espagne, Italie…) afin de mesurer directement le stress imposé par le climat de la région.
« Les relations entre les variétés de raisin et les régions ont toujours été basées sur le vin, sans tenir compte des caractéristiques qui affectent la tolérance à la sécheresse ou à la chaleur », souligne l’autrice principale Megan Bartlett, professeure adjointe au département de viticulture et d’œnologie de l’université de Californie.
L’étude a révélé que les cépages cultivés dans des régions viticoles les plus exposées aux sécheresses, comme le Sangiovese et le Montepulciano en Italie, étaient moins résistants que des cépages comme le sauvignon blanc, provenant de régions plus fraîches et plus humides.
« Ces résultats montrent que ces variétés pourraient être plus résistantes au changement climatique que prévu », explique Gabriela Sinclair, co-autrice de l’étude.
Toutefois, ces caractéristiques restent difficiles à prévoir dans le temps, compte tenu des vagues de chaleur de plus en plus extrêmes. « La vigne utilise l’évaporation pour refroidir les feuilles, de la même manière que nous nous refroidissons par la transpiration. En limitant trop étroitement l’évaporation, les feuilles pourraient atteindre des températures dommageables, réduisant leur future photosynthèse et limitant les sucres disponibles pour la maturation », prévient Megan Bartlett.
« Nous avons encore du travail à effectuer pour comprendre comment ces caractéristiques affecteront les vignes lorsque le climat atteindra de nouveaux extrêmes. Il sera important de tenir compte dans nos prévisions des caractéristiques propres à chaque région viticole », conclut la chercheuse.
Par Léa Drouelle – ETX Studio/AFP – Photos © VOJTa Herout / Shutterstock.com.