L’homme préhistorique, déjà, mangeait des huîtres en quantité. Il y a plus de cinq mille ans, les Chinois inventèrent l’ostréiculture sur les côtes de la mer du Japon.
La Chine produit d’ailleurs, aujourd’hui encore, plus de 80 % des huîtres consommées dans le monde et, traditionnellement, les apprécient frites ou à la vapeur. Ils n’ont découvert que très récemment la dégustation des huîtres tout juste ouvertes et vivantes, à la différence des Romains. Dès la Gaule conquise, ces derniers ont pris l’habitude de transporter des huîtres récoltées sur les côtes atlantiques jusqu’à Rome. Pour qu’elles y parviennent dans les meilleures conditions, une « route des huîtres » de Saintes à Rome permettait de plonger les huîtres dans des viviers.
“On recense une centaine d’espèces d’huîtres dans le monde”
De nos jours, on recense une bonne centaine d’espèces d’huîtres dans le monde. Elles croissent dans des eaux salées, douces ou saumâtres. Les huîtres de fond ne connaissent que le fond des eaux, elles sont toujours immergées. Les huîtres de l’estran sont couvertes et découvertes au rythme de la marée. Qu’elles soient sauvages ou de culture, on les apprécie pratiquement partout dans le monde. Au Canada, l’huître américaine est creuse et grandit dans l’estuaire du Saint-Laurent. Sur la côte ouest, on trouve des huîtres plates dites du Pacifique. En Irlande, les huîtres sont considérées comme les meilleures d’Europe grâce à des eaux prolifiques, riches en minéraux et protégées de la pollution comme le sont aussi les huîtres d’Espagne en Galice.
À l’autre bout de la planète, en Nouvelle-Zélande, on cultive aussi des huîtres plates dans l’île du Sud. Il en est de même au Japon. Depuis trois siècles, les huîtres de Miyajima sont considérées comme les plus raffinées, notamment dans des préparations au barbecue. D’ailleurs, en France, ce sont les huîtres japonaises qui sauvèrent l’ostréiculture après une épizootie dans les années 1970. Et ce sont les huîtres portugaises, qui avaient remplacé les plates sur les côtes françaises au milieu du XIXe siècle, qui firent les frais de cette maladie virale.
Aujourd’hui, les regards se tournent vers les fameuses triploïdes qui ont été rendues stériles. Plus de laitance, peu appréciée des amateurs, et plus de saison pour les huîtres. Et lorsqu’on découvre que plus de la moitié des huîtres consommées dans le monde naissent en laboratoire, on se dit que seul le plaisir d’une spéciale du bassin de Marennes-Oléron compte !
Source guide Michelin – Photo © Louis Laurent Grandadam/Michelin.