Nous poursuivons notre séjour à Cognac par une deuxième journée très chargée. La cérémonie de remise des étoiles de la veille au théâtre municipal de Cognac fut suivie d’une soirée superbement organisée à l’hôtel Chais Monnet.
Cette dernière fut très longue et il est difficile de se lever de bonne heure mais nous le devons car le programme concocté par les organisateurs est de nouveau alléchant !
Dans l’imaginaire collectif, l’évocation de Cognac renvoie inévitablement à la célèbre eau-de-vie. Il est vrai que la ville doit au cognac sa réputation universelle. Pour autant, il ne saurait être la seule clé de lecture de la cité. Ville natale de François 1er, Cognac est riche d’une histoire et d’un patrimoine qui dépassent le cadre du spiritueux.
Pour notre deuxième jour à Cognac à l’invitation du Guide Michelin, nous avons la chance de participer à une croisière dégustation à bord du Palissy III qui nous permet de toucher du doigt la diversité des activités proposées le long du fleuve Charente et des produits locaux, le tout sous un soleil radieux !
Découvrez le fleuve Charente
D’une longueur totale de 361 km, la Charente est navigable d’Angoulême à Rochefort (170 km). Elle prend sa source dans le Limousin (à Chéronnac), puis traverse, au gré des départements de la Vienne, de la Charente et de la Charente-Maritime, une multitude de petits villages pittoresques, au patrimoine particulièrement riche. Au terme de son long périple, la Charente se jette enfin dans l’Océan Atlantique, entre Port des Barques (rive gauche) et Fouras (rive droite), entre l’île Madame et l’île d’Aix, juste en face du Fort Boyard.
Utilisée très tôt comme voie de communication (les ports les plus anciens remontent à l’époque gallo-romaine), la Charente devint, à partir du Moyen Age, la principale voie commerciale entre la côte Atlantique et l’arrière-pays. Les lourdes gabarres – bateaux à fond plat spécialement fabriqués pour transporter des marchandises – étaient chargées de pierres de Crazannes, de canons de Ruelle sur Touvre et d’eaux-de-vie de Cognac qu’elles transportaient jusqu’à la mer d’où elles revenaient chargées entre autre du sel de l’Ile de Ré.
A bord du bateau, les organisateurs nous proposent une dégustation d’huîtres de Charente Maritime, caviar Sturia d’Aquitaine et un excellent vin charentais du domaine de Garancille.
Vous avez toujours rêvé de devenir capitaine de vos vacances ?
C’est possible à Cognac, Jarnac et Sireuil à bord de pénichettes sans permis de toutes capacités à louer pour un week-end, une semaine ou même deux … Le pilotage est un jeu d’enfant, le passage des écluses un moment d’échange, la vie à bord un choix entre farniente ou partie de pêche.
Vous ne manquerez pas de goûter les spécialités locales les pieds dans l’eau, la Charente saura vous réjouir les yeux et les papilles.
Les maisons de Cognac à découvrir
Doté d’une réputation internationale, le cognac est devenu une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 1936. Ainsi, ce trésor du terroir peut être analysé sous toutes les coutures au cours de visites passionnantes dans les maisons de cognac. La ville en compte un certain nombre, elles tirent leur épingle du jeu via leurs gammes mais aussi grâce à leurs histoires plus ou moins récentes.
Ainsi, nous pouvons citer : ABK6, Bache-Gabrielsen, Baron Otard, Maison Boinaud, Camus, Cognac Courvoisier, A. De Fussigny, Maison Frapin, Hennessy, Thomas Hine & C°, Martell, Meukow, Rémy Martin, Roullet-Fransac et Tiffon-Braastad. Des maisons de cognac emblématiques qui permettent à la ville de rayonner dans le monde entier. Pour rappel, la production de cognac est exportée à 98% !
Côté visite, privilégiez les maisons les plus rares telles que celle du Baron Otard dans le château de Cognac, celle de Hennessy dont le circuit comprend de la navigation, ou encore celle de Remi Martin, labelisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Une expérience unique à faire à Cognac.
Les musées
Depuis le 5 mai 2022, le Musée d’art et d’histoire (MAH) et le Musée des savoir-faire du cognac (M’CO) présentent l’exposition « Phylloxera, une épopée humaine et scientifique ».
Ce parcours dans les deux musées de Cognac, propose de revenir sur l’histoire du vignoble à la fin du XIXème siècle et jusqu’au début de la Grande Guerre, à travers le passage dévastateur d’un redoutable insecte nommé « phylloxéra ».
Pour cette exposition, le MAH et le Musée des savoir-faire du cognac travaillent avec plusieurs musées de France tels que le musée d’Orsay, le musée d’Epernay, le musée de la vigne et du vin d’Anjou, le musée du vignoble nantais, mais également le musée des Beaux-arts de Bordeaux, le musée Bernard d’Agesci de Niort, le musée des Beaux-arts de Dijon ou encore le musée Ernest Cognacq (île de Ré). Les fonds de bibliothèques patrimoniales viennent enrichir l’exposition à savoir : médiathèque de Villefranche-sur-Saône, bibliothèque de l’Université de Montpellier et la bibliothèque de Cognac. Enfin, certaines pièces sont prêtées par des maisons de négoce (Martell, Hennessy, Rémy Martin, Courvoisier, Delamain, Maison Villevert).
Le parcours d’exposition retrace les grandes étapes de cette crise, dans une scénographie immersive, permettant aux visiteurs de redécouvrir les musées de Cognac.
Cognac la ville d’art et d’histoire depuis 2012 : les lieux à ne pas manquer
Les quais de la Charente et les tours Saint Jacques
En accordant à sa “bonne ville” de nombreux privilèges, François Ier lançait le départ d’un florissant commerce du sel à Cognac, par le fleuve Charente. Depuis cette époque, puis celle qui vit le développement du commerce des eaux-de-vie les quais de la Charente à Cognac sont un point névralgique de la ville.
Les deux tours à courtine, appelées Tours Saint Jacques ou Porte des Ponts, sont les vestiges les plus visibles de ce qui était l’enceinte fortifiée médiévale. Face à ces tours, un pont médiéval, démoli en 1855, donnait accès à l’autre rive de la Charente.
Le château de Cognac
Détruit au 12e siècle puis reconstruit au 15e, le château des Valois doit sa notoriété au fait qu’il abrita une famille princière et royale. Le roi François Ier y vit le jour en 1494. A l’intérieur il faut voir la Salle du Casque, la Tour du comte Jean et la superbe salle voûtée dite salle des Etats. Le château appartient maintenant à la Maison de Cognac Otard.
L’église saint léger
En 1031, les disciples de Saint Benoit fondent un prieuré : une modeste église prieurale et des bâtiments conventuels. Vers 1130-40, ils construisent l’église actuelle en forme de croix latine avec coupoles. La façade romane a été bouleversée au 15e siècle par le percement d’une grande rosace flamboyante. Saurez-vous reconnaître les signes du zodiaque et les travaux des mois de l’année sur son portail ?
La maison de la lieutenance
La maison de la Lieutenance est située au début de la rue Grande, axe principal de la cité du Moyen Age jusqu’au milieu du 19e siècle. D’origine médiévale, l’édifice a été reconstruit au 17e siècle à l’initiative de Pierre de Lacombe, lieutenant général de la ville.
Les pièces de bois sculptées, visibles sur la façade, remontent vraisemblablement au 15e siècle. Elles ont été réutilisées lors du remontage des pans de bois. La porte flanquée de pilastres ainsi que les aménagements intérieurs (cheminées, peintures) datent du 17e siècle.
Malgré ces modifications, la maison de la Lieutenance présente encore les caractéristiques d’une maison de la fin du Moyen Âge avec son rez-de-chaussée en pierre de taille et une élévation à pans-de-bois et encorbellements.
Le jardin public, hôtel de ville et le musée d’art et d’histoire
Ce jardin est le résultat de l’achat de deux propriétés : l’Hôtel Otard de la Grange et l’Hôtel Dupuy d’Angeac par la ville de Cognac, pour en faire l’Hôtel de ville et le Musée Municipal. Le jardin de Cognac, site classé en 1943, possède des éléments caractéristiques du jardin anglais (pagode, orangerie, grottes, lignes sinueuses).
Folie du Jardin public de Cognac Hôtel de ville de Cognac
C’est en 1889 que la ville achète en premier l’Hôtel Otard de la Grange et son jardin. Ensuite, vers 1921-1922, la ville achète l’Hôtel Dupuy d’Angeac et son jardin.
Les projets de réaménagement furent confiés à Edouard André, célèbre architecte paysagiste parisien en 1892 pour remodeler le jardin, d’une superficie de 7 hectares.
Musée d’art et d’histoire de CognacEdouard André fut élève jardinier au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris. Il composa de nombreux jardins en France et à l’étranger et se spécialise dans les jardins anglais du 19ème siècle et notamment dans les jardins creux comme les grottes et les cascades.
Le torula compniascensis
En arrivant à Cognac vous serez certainement surpris par les murs noircis des bâtiments. Nous devons cette particularité à un champignon microscopique appelé Torula Compniacensis qui se nourrit de l’évaporation du cognac (la fameuse Part des Anges). Là où le cognac a séjourné vous le trouverez !
La rue Henri Germain
Son ancien nom – rue de la Grille – lui venait de la prison qui s’y trouvant jadis ! Elle a bien changé depuis bordée par ses roses trémières… La maison la plus caractéristique de cette rue est l’hôtel de l’Eclopart, dont la porte murée ne laisse en rien imaginer cette demeure Renaissance.
Cognac ville d’art & d’histoire
Labellisée Ville d’art & d’histoire, Cognac propose tout au long de l’année de découvrir « autrement » son histoire et ses patrimoines. Ici, pas de visites interminables et ennuyeuses mais des concepts originaux et décalés pour toute la famille !
Autant dire que nous avons passé un moment inoubliable à Cognac et qu’il nous tarde de revenir en prenant un peu plus le temps de découvrir tous les recoins et de visiter de nouvelles maisons emblématiques car cette ville vaut vraiment le détour. Cognac fait vraiment partie des destinations œnotouristiques. Nous encourageons tous les amoureux de découvertes un petit détour lors de leur vacances ou à la saison des vendanges.
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Source et photos © Cognac Tourisme.