Le Château-Hôtel Grand Barrail vient de rouvrir ses portes, sublimé par l’architecte Jean-Philippe Nuel. L’architecte Jean-Philippe Nuel a conçu cette rénovation comme un dialogue entre l’héritage patrimonial du château et des contrepoints contemporains, il a aussi dialogué avec la nature.
Design, bien-être et spa signé Sothys ainsi que gastronomie sont les maîtres mots de cette adresse 5* raffinée, élégante et chaleureuse située au cœur des vignobles à Saint-Emilion.
Il était une fois le château Grand Barrail…
Tout commence en 1902, au cœur des prestigieux vignobles de Saint-Emilion et sur le site d’une chartreuse bordelaise du XVIIIème siècle, ancienne propriété du Château de Figeac.
René Bouchart, Chevalier de la Légion d’Honneur et Industriel Malteur & Brasseur, y fit construire le Château Grand Barrail Lamarzelle Figeac à l’intention de sa future épouse. Le chantier fut confié à l’architecte Louis-Marie Cordonnier, célèbre pour avoir conçu les plans du Palais de la Paix à La Haye, du Théâtre Opéra de Lille et pour avoir participé à la reconstruction de la Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux.
René Bouchard n’eut qu’une exigence, retrouver l’atmosphère qu’il aimait tant de ses voyages d’affaires en Tunisie dans l’une des pièces du Château. C’est pourquoi nous retrouvons encore aujourd’hui la salle Mauresque, au décor de style Rococo du début du XXème siècle. Ses vitraux et ses ornements furent réalisés par Messieurs Chauffrey père et fils, décorateurs d’intérieurs de maisons particulières dans la région de Bordeaux.
Le Château fut racheté au début des années 90 par Monsieur et Madame Gross qui décidèrent de le transformer en Hôtel-Restaurant. D’importants travaux de restauration et de transformation débutèrent en 1992, afin de faire du Château Grand Barrail Lamarzelle Figeac un hôtel unique et prestigieux au cœur du vignoble saint-émilionnais.
En 1993, le Château-Hôtel Grand Barrail ouvrit ses portes d’hôtel 4* et accueillit ses premiers clients. Très vite, une nouvelle aile surnommée « La Résidence », vint s’ajouter en avril 1994. Pour le confort de ses clients l’hôtel Grand Barrail s’agrandit encore et deux annexes supplémentaires voient le jour à l’automne 2003.
En 2019, le Château Grand Barrail passe entre de nouvelles mains et devient la propriété du groupe familial CHG Participations – hôtels Le Burgundy et Le Lancaster situés à Paris – qui a pour objectif de sublimer la propriété en entreprenant des travaux de rénovation basés sur une décoration repensée, plus contemporaine, apportant une élégance naturelle et entrainant de fait une montée en gamme.
Pour ce faire, ils font appel à l’architecte de renom Jean-Philippe Nuel qui a repensé le château et lui a redonné une âme alors qu’il semblait quelque peu endormi.
Première visite d’un client, imaginée par Jean-Philippe Nuel
« La gare de Paris Montparnasse était encore assoupie, les voyageurs peu nombreux traversaient le hall sans flâner, pressés de gagner leur train pour prolonger leur nuit. Le TGV lui-même était calme, quelques hommes d’affaires semblaient économiser leur énergie pour une journée sans doute longue. Par la magie des trains à grande vitesse, le temps d’un somme et d’un café à la voiture-bar, nous étions déjà proches de Bordeaux dont l’agglomération s’assemblait progressivement comme les pièces d’un puzzle géant. Une demi-heure plus tard, nous avions gagné Libourne où nous attendaient une élégante navette signée « Grand Barrail ».
Le nom de l’hôtel s’annonçait déjà comme un mystère, entre rocaille du sud-ouest et mystère d’un caravansérail. Tout à mes interrogations, nous avions déjà quitté Libourne par une petite route ondulant au milieu des vignes. Le soleil du matin accentuait la palette des couleurs d’automne ; soudain semblant émerger des vignes apparaissait le Grand Barrail.
Grande maison bourgeoise, petite folie architecturale, château d’une belle endormie, le Grand Barrail révélait une élégance féminine au milieu de son écrin de verdure. C’était sans doute dû à son histoire puisqu’il avait été construit en 1902 pour une femme, alors qu’elle n’était pas encore l’épouse du propriétaire. Un parfum de scandale pour l’époque.
Dans tous les cas, malgré sa transformation en hôtel au début des années 90, le château d’origine avait gardé son intégrité. Des bâtiments bas accompagnaient la demeure historique pour offrir des chambres supplémentaires et des fonctionnalités annexes.
Au bout d’une allée bordée de vignes, nous découvrions l’accueil qui s’inscrivait dans les nouveaux bâtiments ; largement ouvert sur les vignobles, il s’apparentait à un salon privé avec sa bibliothèque et ses œuvres d’art, dont un plafond peint avec une œuvre contemporaine qui par ses couleurs exprimait les vignes et la terre.
La réception constituait également l’antichambre du château historique, nous y accédions par un passage couvert semblable à un jardin d’hiver. Le porche se révélait avec son escalier de pierre, ses balustres et ses pilastres délicieusement baroques.
Enfin, les intérieurs se dévoilaient en équilibre entre histoire et modernité du mobilier. Au début du XIXème siècle, l’architecte Louis-Marie Cordonnier s’était sans doute pris au jeu porté par ses réalisations, dont certaines prestigieuses comme le Théâtre Opéra de Lille, mais aussi par son amour pour les voyages, en particulier en Afrique du Nord.
Le point d’orgue était donc naturellement la salle mauresque ; les portes s’ouvraient pour nous dévoiler un espace intime entre écrin et boudoir, une invitation au voyage vers un Orient rêvé. Le caravansérail n’était pas loin. Je repensais aux tableaux orientalistes de Delacroix avec leur expression d’un luxe empreint d’exotisme et de sensualité. La gamme chromatique suivait la même inspiration avec ses bleus verts et ses rouges profonds. Les couleurs envahissaient tous les salons du rez-de-chaussée transcendé par les vitraux d’origine qui donnaient au restaurant et au bar une atmosphère unique entre histoire, orientalisme et modernité.
À l’opposé de l’entrée, nous ressortions à l’extérieur sur une loggia en suspend sur le parc et la terrasse. Le regard se perdait vers l’Ouest dans la douceur du paysage de vignobles. Nous avons eu droit à une visite totale du bâtiment. A l’étage du château, les chambres et suites avaient le charme des anciennes demeures avec leur lit à baldaquin, leur salle de bain et leur lavabo en faïence rétro. Le temps semblait s’être arrêté. Il flottait une douce nostalgie délicieusement provinciale.
Dans les bâtiments annexes, les chambres étaient entièrement rénovées. On percevait que l’esprit du lieu avait inspiré leur identité pour donner du sens à la décoration. Le lit à baldaquin contemporain, les moulures et les corniches prolongeaient l’univers du château. Les parquets, les lambris, les décors floraux exprimaient la nature. Les gammes chromatiques variaient autour d’harmonies de jaune, de bleu ou de vert suivant les chambres.
Au rez-de-chaussée, le spa était également rénové. Un grand bain à remous était posé devant le paysage, sa cuve en acier prenait des couleurs vert d’eau qui dialoguaient avec les couleurs terre cuite des claustras.
Réminiscence d’Orient, dialogue avec le paysage et la nature, on retrouvait ici aussi les traits de caractère qui avaient fait de cet hôtel un endroit unique.
Nous découvrions également une piscine extérieure, un sous-sol secret s’ouvrant de façon dérobée sur l’extérieur. On accédait ainsi à des salles de réunion qui donnaient envie de passer sa vie en séminaire, d’autant qu’elles étaient connectées, et un espace de dégustation de vin qui rappelait les liens entre l’hôtel et les vignobles de Saint-Emilion, en particulier Château Fonroque, appartenant au même propriétaire. »
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Source et visuels © Château-Hôtel Grand Barrail