Tchernobyl est devenu une destination touristique prisée, surtout depuis la diffusion de la mini-série « Chernobyl » en 2019.Tchernobyl est devenu une destination touristique prisée, surtout depuis la diffusion de la mini-série « Chernobyl » en 2019.
Hawaï, les Caraïbes ou la Riviera ? Que nenni ! Les aficionados du « dark tourism » affectionnent les lieux témoins de parties sombres de l’Histoire ou spectateurs de catastrophes naturelles pour leurs vacances. Entre voyeurisme et devoir de mémoire, la frontière est fine…
Vous aimez le macabre, le dérangeant, les zones sombres de l’Histoire ? Alors le « dark tourism » est peut-être fait pour vous. Cette tendance de voyage a été repérée par Malcolm Foley et John Lennon, deux chercheurs américains, dans les années 90. Dans leur ouvrage « Dark Tourism, the attraction of death and disaster », les auteurs ont défini ce concept par le fait de voyager sur des sites associés à la mort et à la souffrance… Bref, rien de très réjouissant.
Sauf que le « tourisme noir » fait des émules. Au point d’établir des tops destinations « à ne pas manquer ». On trouve, en haut de la liste, les sites des catastrophes nucléaires. Fukushima, bien sûr, au Japon, mais aussi la moins connue Pripiat en Ukraine, ville fantôme à côté de Tchernobyl, ou Semeï (anciennement Semipalatinsk), au Kazakhstan, témoin des essais nucléaires soviétiques. A noter que les touristes qui s’aventurent dans ces zones mettent leur santé en danger, les effets de la radioactivité n’échappant pas, eux, aux frontières entre tourisme de plaisir et tourisme noir. D’autres sont également tentés par les visites des prisons comme Alcatraz au large de San Francisco, la prison de Tuol Sleng au Cambodge, où étaient emprisonnés les détenus de la police des Khmers Rouges.
« Genocid tour » et cocaïne
Alors que certains n’hésitent pas à visiter des zones sinistrées comme La Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina en 2005, pour le plaisir, d’autres se laissent tenter par des tours d’un goût douteux. Comme à Medellín, où l’on propose de visiter la ville « sur les traces de Pablo Escobar ». Au Rwanda, des compagnies de tourisme sans scrupules proposent des tours qui allient « visites des grands singes » et « génocide des Tutsi ». Enfin, certains sont prêts à payer pour avoir une chance de découvrir un cadavre dans la forêt d’Aokigahara, plus connue au Japon comme « la forêt des suicides »…
La curiosité et le devoir de mémoire font partie intégrante du tourisme. Le voyageur décidera lui-même de son curseur de noirceur…
Source ETX Studio – Photos © Genya Savilov / AFP.