Après quelques semaines de fermeture annuelle, l’institution trouvillaise rouvre ses portes demain 10 février.
La Normandie en famille
Situé à seulement 2h30 de Paris par l’A13, l’Hôtel Flaubert est une véritable institution. Posé sur la plage de Trouville-sur-mer, les pieds dans le sable, le Flaubert est l’un des repères de la Normandie littorale depuis bientôt 90 ans. Construit en 1936, il est le repère mythique de la station. A l’été 2021, Jean-Philippe Cartier, fondateur du groupe hôtelier H8 Collection et Président de H8 Invest, et le producteur Pierre-Antoine Capton, natif de Trouville, ont racheté l’hôtel. Avant eux, Isabelle Caupeil le tenait en main depuis 1986.
À l’époque, le quatrième n’était encore qu’un étage destiné aux chauffeurs des grandes familles qui descendaient ici. De ces petites chambres avec une seule salle de bain commune, elle fit un étage plus confortable tel qu’on le connaît aujourd’hui. Durant toutes ses années, Isabelle Caupeil a construit son personnage, et transformé le Flaubert toute seule, sans architecte, selon ses goûts et ses idées. Autant de familles que de vedettes vinrent ici passer des vacances. Alain Delon, Isabelle Hupert, Michel Galabru sont descendus dans ces murs. Patrick Modiano y débarqua trois jours après avoir reçu son Prix Nobel. Didier van Cauwelaert est toujours un habitué, et il évoqua même l’hôtel dans son roman Jules. Ici chaque client, célèbre ou pas est un ami, et H8 Collection a bien l’intention de faire perdurer cette atmosphère chaleureuse.
Une belle maison normande
À le voir de l’extérieur, le Flaubert a tout d’une belle demeure normande dressée face à la mer. Raide toit d’ardoises brunes, colombages peints sur la façade crème, jolis balcons gris clair et grandes fenêtres ouvertes vers le large en dessinent les contours. L’un des flancs de l’édifice est habillé d’un grand mural signé Savignac. Il représente Gustave Flaubert qui sommeille dans les ailes d’un cygne flottant. C’est un hommage à l’auteur qui fit plusieurs séjours à Trouville bien sûr, mais surtout au célèbre affichiste dont les planches qui bordent l’hôtel ont été rebaptisées de son nom : Promenade Savignac.
Design, tout change mais rien ne change
Une fois passée la porte d’entrée de l’hôtel on pénètre dans un décor suranné mais récemment restauré. Après l’acquisition du Flaubert par Jean-Philippe Cartier et Pierre-Antoine Capton, des travaux ont été entrepris. Il fallait redonner un brin de fraîcheur et de modernité à l’hôtel, sans pour autant gâcher son charme naturel de maison de vacances. Un vieux meuble de réception accueille les clients, le parquet à chevrons a retrouvé de l’éclat, de belles affiches XIXème vantant le Trouville d’autrefois habillent les murs revêtus d’un bleu marine profond. Sur les deux meubles du couloir d’entrée, des cirés jaunes pendus aux patères mettent de suite dans l’ambiance littorale normande. Et sur la droite en entrant, le Bovary s’ouvre comme un vaste bow-window. C’est le bar de l’hôtel. Il s’articule en rond autour d’un vieux zinc doré qui a été conservé. En 1980, dans cette pièce, Jacques Deray tournait une scène du film Trois hommes à abattre. Depuis les rénovations, le bar a l’allure d’un petit salon enveloppant. Des canapés habillés de tissus Ralph Lauren invitent à la lecture, ou au sirotage d’un bon calva en observant les hortensias multicolores qui bordent les fenêtres à l’extérieur.
Des chambres comme des cocons
Les 31 chambres de l’hôtel ont chacune leur atmosphère, qu’elles soient petites (15m2 pour les Tiny) ou grandes (45m2 pour la Master Sea). Certaines sont orientées sur la mer, d’autres sur l’arrière du bâtiment assez calme. Toutes sont réparties sur quatre étages, desservies par un ascenseur vintage qui sent bon le bois ciré. Dans ces chambres, comme dans les parties communes, la décoration a été repensée par Natalia Megret. La décoratrice qui avait déjà mis sa patte sur les Hauts de Loire ou le Castel Beau-Site a récidivé en insufflant au Flaubert un vent de renouveau, sans que rien ne choque ni ne jure. « Tout est histoire d’eau » explique-t-elle en faisant le bilan de son travail dans l’hôtel. Les rideaux sont couleur sable, les papiers peints Jane Churchill ou C&C Milano ainsi que les moquettes Hartley & Tissier déclinent plusieurs nuances de bleu. C’est le cas aussi des jetés de lits dégotés chez The Socialite Family et conçus en laine recyclée. Les meubles de bois nobles et ayant le plus de caractère ont été conservés. « J’ai cherché à ce que les gens aient envie de s’emmitoufler littéralement dans l’hôtel dès qu’ils en passent la porte » ajoute Natalia, qui a fait du Flaubert un cocon véritablement normand, mais s’apparentant aussi à certaines maisons de la Nouvelle-Angleterre. Et partout… des livres, chinés chez un bouquiniste voisin, et posés sur les tables ou au-dessus des lits. Des livres pour mieux faire passer le temps les jours de pluie, ou pour mieux profiter de la plage les jours de soleil.
Découvrir le littoral normand
Trouville est située sur une portion de côte que l’on dit fleurie. Au-delà de la ville, de ses belles villas de style anglo-normand et de sa large plage, on traverse volontiers la Touques pour visiter Deauville. On y écume les célèbres planches, le casino, le majestueux hôtel Barrière Le Normandy ou le tout nouveau centre culturel baptisé « Les Franciscaines ».
Ici aussi de grandes villas pleines de charme sont alignées dans des rues tranquilles orientées vers la mer. Au-delà de ces deux villes sœurs, Honfleur, le pont de Normandie et le Havre ne sont qu’à 30 minutes de route. Dans l’autre direction, la Côte Fleurie se poursuit par les attachantes stations de Villers-sur-Mer, Houlgate ou Cabourg qui ponctuent le littoral de la Manche vers l’ouest et respirent toujours les charmes de la Belle Époque.
Dans les terres normandes, Lisieux et sa basilique Sainte-Thérèse ne sont qu’à 30 minutes de route, alors qu’il faut moins d’une heure pour rallier la ville de Caen, ses abbayes et son mémorial historique.
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Source et photos © Hôtel Flaubert.