Avec son décor coloré réalisé par le studio d’architectes madrilène Hurlé & Martin et ses recettes transalpines authentiques, Miglia recrée l’ambiance chaleureuse d’une trattoria à l’italienne à proximité de la Place des Ternes.
Miglia est le diminutif en italien de « famille » (famiglia). Dans un esprit de clan joyeux, le restaurant accueille petits et grands, à la manière de ces osterias de caractère que l’on retrouve, un peu partout, dans les quartiers vibrants de Rome, de Venise, de Milan, de Sienne, de Florence ou de Palerme. Témoin privilégié d’autant de scènes de vie, une faune colorée y déambule tout au long de la journée. Les hommes d’affaires du quartier, en costumes, y achèvent leur repas en terrasse, autour d’un ristretto. Les tribus intergénérationnelles forment, le week-end, de belles tablées. Les spaghettis s’enroulent autour des fourchettes, les pizzas à la stracciatella fumée sont partagées en guise d’entrée et l’on s’y autorise des gelatti à la noisette parées de chantilly. A la nuit tombée, les premiers rendez-vous s’y déroulent, sur les banquettes velourés, un verre de Spumante à la main. L’hiver, les immenses baies vitrées dissipent le spleen et diffusent la lumière tandis qu’on sirote un cocktail italo-americano ou qu’on plonge une cuillère dans un tiramisu.
Le studio Hurlé & Martín capture l’essence de l’Italie
Piloté par Alba Hurlé et Alicia Martín, ce studio d’architecture éponyme est devenu, depuis sa création en 2010, l’étendard le plus éclatant de la nouvelle scène déco madrilène. Le tandem déniche en Espagne des artisans aux talents incroyables et s’appliquent à sélectionner des luminaires et des céramiques d’exception. Inspiré par l’aura méditerranéenne des villes de la botte, le studio Hurlé & Martín a profité de l’été parisien pour muer l’ancienne table del Papa en un restaurant pimpant prénommé Miglia.
Les deux architectes y retranscrivent avec finesse les codes esthétiques et les couleurs italiennes de la terre, des plantes, de la pierre, du bois des grandes villes du pays, de la Toscane aux Pouilles. Palpable dès l’entrée, où l’on retrouve au mur des teintes organiques ocres qui escaladent les murs. Le duo mise ainsi sur des carreaux de terre cuite émaillée en monochromes terracotta et vieux rose, du bois et du marbre rosé.
Un subtil velours moutarde parcourt certaines banquettes tandis qu’un dégradé de verts en habille d’autres, dont les dossiers font écho aux reliefs escarpés de l’Italie. Les motifs graphiques des chaises et tentures jouent le contraste.
Les lampes vertes ont été faites sur-mesure en Espagne et les tables taillées dans le bois ou dans un marbre crème de Valencia. Subtilement brillants, les panneaux de bois rappellent la proue des vaporetto. Les miroirs dorés, ornementés d’appliques en céramique (réalisée par une artiste de Madrid), font écho aux cristaux de Murano.
Une symphonie gastronomique italienne orchestrée par un duo de chefs italiens
Un duo de chefs italiens s’installe derrière les fourneaux de Miglia et revient aux fondamentaux de la cuisine italienne. Ou l’art de mitonner des légumes de saison et autres bons produits du terroir comme l’Italie fait de mieux.
Éloge de la simplicité et du raffinement, le menu débute avec des antipasti faits de crudo de poisson, de salades de tomates à l’ancienne coiffées de burrata dodue, de pousses d’épinard au pecorino et autres calamari fritti.
Les pizzas vont du plus classique (Margherita à la fior di latte, Diavola à la saucisse épicée Spianata…) au plus recherché (comme La Capra e Miele au chèvre et miel ou celle aux truffes fraîches d’été). Côté pasta, Miglia joue la diversité en proposant une grande sélection de pâtes. Qu’elles soient sèches ou fraîches, à cuisson lente ou rapide, chacun des plats de pâtes est généreusement nappé de sauce et accompagnement. À l’image des spaghetti pomodoro aux tomates Datterino et basilic, les pappardelle al ragù dont le bœuf a longuement été mijoté, les picicacio e pepe au pecorino au poivre et parmesan ou encore les linguine alla putanesca au thon cru. Entre terre et mer, les plats mêlent, entre autres, une milanaise dans les règles de l’art, du bar grillé mais aussi un fritto misto.
Quant aux desserts, ils vont de la pizza au Nutella ultra régressive à la panacotta accompagnée de fruits frais en passant par une profiterole à l’italienne dont la glace est à la stracciatella.
Tandis que derrière le bar, les incontournables de l’aperitivo tourbillonnent dans les verres. Le lieu décline le fameux cocktail italien, connu sous le nom de « Spritz », sous toutes ses formes : du sempiternelle Apérol-prosecco à celui infusé au Saint-Germain, en passant par une formule au limoncello et même au martini blanc. Sans oublier l’immuable Negroni ou l’Americano au Campari et Martini rouge. Les bons crus viennent de Sicile ou de Toscane et la bière est sous drapeau Peroni.
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Source CP et visuels © Miglia – Sandra Azoura – Estelle Offroy.
